Enfin, pour conclure cette présentation des Luttes traditionnelles de Provence, deux disciplines alliant percussion (frappes) et préhension (saisies); non sans évoquer les Ano et Kato Pankration de l'Antiquité Grecque.
Lucho de Miche Ome
Parfois confondue à tord avec la Lucho Brancaille en raison des coups, la Lucho de Miche-Ome était une lutte réservée aux enfants et aux jeunes hommes. Les coups étaient autorisés, mais contrairement à la Loucho Brancaille, il était interdit de poursuivre le combat au sol. Pour gagner la partie il suffisait de faire tomber son adversaire à terre.
Brancaille
Lutte traditionnelle provençale pratiquée jadis dans le sud de la France. Assimilée à la Loucho Libro, qui ressemblait à du Catch, la Brancaille s'en différenciait par l'application de coups, c'est uniquement lorsque les deux combattants se mettaient d'accord sur l'application des coups que la Lucho Libro devenait Lou Brancaille.
Les combats étaient rapides et violents. Cette lutte qui était pratiquée lors des fêtes, utilisait les coups de pieds, de poings, de coudes, de genoux, de tête, ainsi que les étranglements, les clefs et la frappe au sol. Elle tomba dans la clandestinité après la seconde guerre mondiale, mais continua d'être enseignée jusque vers la fin des années 1970.
Brancaille, Brancaï ou Brancace est le nom provençal d'un saint très populaire dans le sud de la France : "Saint-Pancrace". Neveu de Saint Denys, mort martyr en 304 sous Dioclétien, à l’âge de 14 ans, Saint Pancrace (dont le nom, issu du grec, signifie "le plus puissant") fut enterré au cimetière de Calépode à Rome. Il est traditionnellement représenté avec des traits juvéniles. Second des "Saints de Glace" avec Mamert et Gervais, il était à ce titre imploré tous les ans par les agriculteurs et les viticulteurs pour que les cultures en pleine germination soient protégées du gel tardif qui survient certains printemps. Il est également le protecteur des enfants.
Il est amusant de noter que Saint-Pancrace est appelé San Brancaï en provençal, "brancaï" signifiant boiteux, peut-être est-ce aussi l'une des raisons qui fit que les Provençaux choisirent ce nom pour désigner un combat dont on sortait rarement indemne.
Certains affirment que ce style de lutte s’appelait à l’origine pancràci (pancrace) et aurait été transformé par les paysans et les bergers en celui de Brancaille ou Brancace (Pancrace) à l'étymologie identique pour donner une note de religiosité chrétienne à une tradition culturelle païenne très mal vue des prêtres catholiques. Une façon en quelque sorte de christianiser une coutume ancestrale, comme dans de nombreux autres domaines.
Une tradition veut que cette forme de combat mêlant la lutte et les percussions, soit apparue avec l'arrivée des Grecs sur les côtes françaises et la création des villes de Marseille (Massalia) et de Nice (Nikaia) il y a 2500 ans. Pour d'autres, ce serait les Romains qui auraient introduit ce style en Provence, la racine même du nom de cette région française étant issue du latin provincia qui signifie que cette contrée était à l'époque une province romaine.
Aujourd'hui la Brancace fait partie intégrante du Paradosimos Pankration.
http://pankration.fr.st/