Tournoi :
Le premier combat de ce tournoi à 8 hommes opposait le chinois Qing Jun Zhang (1m85, 103 kg, 18 ans), spécialiste de Kung Fu Wushu, au surprenant vainqueur de l’année passée, le thaïlandais Kaoklai Kaennorsing (1m80, 78 kg, 22 ans), ancien champion du Radjadamnoern (en Muay thaï). Malgré une plus grande aggressivité, le chinois Zhang se fait durement toucher à la deuxième reprise par un coup de pied sauté de Kaoklaï, qui remporte la décision unanime (tout en pesant 25 kg de moins que son adversaire !).
Dans le deuxième quart de finale du tournoi, le coréen Myeon Ju Lee (1m87, 93 kg), ancien champion de Corée poids lourds de Muay Thaï, était opposé au kick-boxeur japonais Hiraku Hori (1m98, 103 kg). Victoire du japonais par décision des juges.
Le troisième quart de finale, plutôt insolite, opposa Chad Rowan, alias « Akebono » (2m02, 219 kg) ancien yokozuna de Sumo, à Nobuaki Kakuda (1m74, 91 kg, 44 ans), maître de Karaté Seidokaikan, que l’on voit habituellement comme … arbitre sur les rings du K1. Les quelques 30 cm et 130 kg de différence ont été de trop pour Kakuda qui dut s’incliner aux points. Première victoire en 6 combats de K1 pour Akebono : enfin !
Enfin, le dernier quart opposa Hong-Mam Choi (Corée) à un sumotori japonais de 38 ans : Wakashoyo (1m80, 140 kg). Choi, le géant coréen (2m18, 157 kg), envoya son adversaire deux fois au tapis lors de la première reprise ce qui contraignit l’arbitre à arrêter le combat pour le plus grand plaisir du public.
Dans la première demi-finale, on retrouva Kaoklaï Kaennorsing (accusant toujours le même déficit de poids, de l’ordre de 20 à 30 kg) contre Hiraku Hori. Enervé d’avoir été envoyé à terre par une saisie de jambe en début de première reprise, le thaïlandais nous offrit une démonstration dans ce combat, tout en esquives, frappes sèches, et mouvements provocateurs. Hori fut même compté une fois. Victoire unanime de Kaoklaï ; démonstration même.
Dans la seconde demi-finale, le grand champion du Sumo (Akebono) se retrouva face au grand champion du Sireum (Choi). Les deux adversaires colossaux se rendirent coup pour coup mais dès le milieu de la première reprise, Akebono céda avec un rictus de douleur (jet de l’éponge par son coin) et Choi, grâce à son allonge supérieure, put accéder à la finale.
La finale de ce K1 Asian Grand Prix de Séoul mit donc face–à-face deux combattants aux physiques totalement extrêmes : un thaïlandais de 78 kg (issu des 63,5 et des 66,7 kg, catégories dans lesquelles il fut champion au Radjadamnoern stadium de Bangkok) à un lutteur gigantesque de 2m18, pesant exactement le double de son poids (157 kg) ! Après trois reprises durant lesquelles le thaïlandais tenta vainement de frapper dans les jambes du coréen, et celui-ci de toucher le thaï avec ses poings (au bout de bras immenses), deux juges sur trois optèrent pour un match nul. Il fallut donc avoir recours à un « extra-round ». A la fin de cette 4ème reprise, qui eut pourtant la même physionomie que le reste du combat, les juges désignèrent le local comme vainqueur : Choi.
Hong-Man Choi (2m18, 157 kg, 23 ans), champion de lutte coréenne Sireum (sorte de Sumo), entraîné par Nicolas Pettas (vétéran du K1 et champion de Karaté Seidokaïkan), remporta ainsi le K1 GP d’Asie de Séoul, qualificatif pour faire partie des 16 meilleurs combattants pieds-poings de la planète qui s’affronteront en octobre 2005.
« Super-fights » :
Remy Bonjasky (Pays-Bas), double vainqueur du K1 Grand Prix 2003 et 2004, affrontait dans les règles du K1 le champion olympique 1988 et champion du monde WBO 1991 de Boxe Anglaise : Ray Mercer (un homme réputé très dur-au-mal plus que grand technicien, puisqu’il ne fut battu qu’une seule fois avant la limite en 39 combats professionnels, par Wladimir Klitschko, mais en ayant tenu les 10 reprises contre Evander Holyfield et surtout Lennox Lewis).
Pourtant, il ne fallut qu’un seul « high-kick » et 22 petites secondes de combat pour que Bonjasky signe une nouvelle victoire par KO !
Le deuxième « super-fight » de la soirée opposait le vétéran Peter Aerts (triple vainqueur du K1 Grand Prix : 1994, 95 et 98) à l’américain Carter Williams (vainqueur du K-1 USA 2003), de 10 ans son cadet. Au terme des trois reprises, les juges décrétèrent un match nul, ce qui conduisit l’arbitre à prolonger le combat d’une reprise. Durant cette reprise, Williams fut compté, ce qui donna la victoire à l’expérimenté néerlandais Peter Aerts.
Le troisième et dernier « super-fight » fut un affrontement entre deux gigantesques combattants :
-Semmy Schilt (2m12, 120 kg, ancient double champion du monde de Karaté Daido-Juku et 9ème “king of pancrase”) des Pays-Bas
-et Montanha Silva (2m25, 140 kg) du Brésil.
En moins d’une minute, un « low-kick » suivi d’un crochet gauche de Schilt suffirent à abréger ce combat : KO.