Détecter, former et accompagner les athlètes des pays émergents : tel est l’objectif de la CONFEJES, du CIO et de la Fédération internationale de lutte (FILA). Une première action s’est tenue récemment en Tunisie à cet effet.
[2 décembre 2005] sur clicanoo.com
Le CIO n’oublie pas les pays en voie de développement, là où le potentiel sportif est réel, mais les difficultés en tous genres tellemment importantes que les athlètes ont beaucoup de mal à être présents aux grands rendez-vous sportifs. Compte tenu de cela, un premier Forum Africain sur le Sport et l’Olympisme vient de s’organiser à Tunis regroupant le CIO, la Solidarité Olympique, les Présidents des Fédérations Internationales, des Confédérations Sportives, des CNO et agences intergouvernementales afin de bâtir un plan de développement. La CONFEJES (Conférence des Ministres de la Jeunesse et Sports des pays francophones) basée à Dakar et la FILA (Fédération Internationale de Luttes Associées) implantée à Lausanne ont décidé d’un commun accord d’élaborer un programme d’actions orienté vers la détection, la formation et le soutien de lutteurs et lutteuses des différentes zones. La première de ces actions a été organisée à Tananarive du 7 au 18 novembre dernier sous la direction de Ghani Yalouz, médaillé olympique d’Atlanta, directeur des équipes de France à l’INSEP de Paris et de Frédéric Rubio, expert international spécialiste de lutte olympique et traditionnelle, en résidence à la Réunion.
TROIS CADRES DE LA RÉUNION
Sélectionnés par leur propre Fédération, une trentaine de jeunes combattants malgaches et mauriciens ont séjourné durant deux semaines à Tananarive (Madagascar) en passant chaque jour des batteries de tests spécifiques (situations de lutte libre, luttes à thèmes, adaptation aux nouvelles règles, lutte gréco-romaine, lutte féminine, tests physiques d’endurance, vitesse, puissance musculaire...). Grâce au partenariat de deux lutteurs réunionnais confirmés membres du Comité Régional, François Boucher et Guillaume Genoux, le stage a été également l’occasion d’apprendre et de se perfectionner en fonction des tendances modernes de la lutte. Une dizaine de lutteuses/lutteurs ayant une moyenne d’âge de 18 ans ont été retenus et pourront bénéficier, sous peu, d’un soutien particulier. Bourses de la solidarité olympique pour les premiers et bourses de la CONFEJES pour les autres. Les meilleurs pourront ainsi rejoindre une structure internationale d’entraînement au Sénégal (les garçons) et à Tunis (les filles). Ghani Yalouz et Frédéric Rubio sont persuadés que le potentiel existe dans la zone “océan Indien”. Il en veut pour preuve les résultats des jeunes Réunionnais lors des confrontations nationales. Certaines lutteuses malgaches, plus que les hommes, ont démontré au cours de ce stage qu’elles avaient toutes les qualités pour prétendre participer aux prochains Jeux Olympiques. La prochaine mission des experts s’effectuera au niveau du continent africain, région connue pour ses traditions de luttes, un sujet auquel Frédéric Rubio a consacré un ouvrage en deux tomes, avant de se pencher depuis deux ans, en collaboration avec Jérôme Sanchez et Patrick Blanca, sur notre propre lutte traditionnelle nommée “lacroche”.

Frédéric Rubio, Guillaume Genoux, François Boucher (de gauche à droite) sont les trois cadres de la Réunion à avoir travaillé avec Ghani Yalouz.