Le judo pour réduire l’agressivité à l’école
Nouveau projet-pilote de la Sûreté du Québec
Dominic Villeneuve
dominic.villeneuve@transcontinental.caArticle mis en ligne le: 15.12.2005
À compter du 12 janvier, 52 jeunes ayant des troubles de comportement des écoles Sainte-Thérèse et Saint-Frédéric de Drummondville pourront contrôler leur agressivité et leur surplus d’énergie en participant à des sessions de judo.
L’instigatrice du projet Judo PACCIFIC (pour Policier en Action Contre la Criminalité et l’Intimidation Facilité par une Intégration Communautaire), l’agente de la Sûreté du Québec (SQ) Marie-Ève Vallerand, croit que la pratique du judo améliorera sensiblement le comportement de ces jeunes.
«Ils vont apprendre à se contrôler en maîtrisant leur agressivité, leur violence», a souligné cette préventioniste aux relations avec la communauté du poste de la MRC Drummond et membre du Club de judo Drummondville olympique.
Le judo permettrait, en outre, de développer son sens des responsabilités et le respect des autres. Le code moral du club drummondvillois repose d’ailleurs sur des valeurs comme la politesse, la sincérité et le contrôle de soi.
L’activité durera 15 semaines, à raison de deux séances hebdomadaires de 60 minutes durant les heures de classe. Les écoles participantes ont été choisies en fonction de leur clientèle (adaptation scolaire), mais également en raison de leur proximité avec le dojo du
Drummondville olympique.
Vif intérêt
Visiblement, l’originale initiative a été bien accueillie, tant par le personnel des écoles que les jeunes. Un groupe plus nombreux aurait pu être formé tellement il y avait de l’intérêt.
«Nos élèves vont apprendre à respecter des règles qu’ils détournent un petit peu habituellement. Ce sont des jeunes qui sont pleins d’énergie, mais qui l’utilise mal, parfois», a indiqué la directrice de l’école Sainte-Thérèse, Lucie Boisvert.
Les jeune ayant des troubles de comportement ne sont généralement pas très sportifs. À l’heure d’Internet, alors qu’il est devenu encore plus difficile de faire bouger les jeunes, le projet Judo
PACCIFIC viendra améliorer la santé globale des participants tout en les outillant pour exercer leur citoyenneté, a relevé le directeur général de l’Unité régionale de loisir et de sport du Centre-du-Québec, Michel Viens.
«C’est un projet extraordinaire, a lancé Michel Viens. Il met les jeunes en action. De plus, tous ceux qui pratiquent un sport ont appris à socialiser.»
Les impacts du programme seront mesurables en classe, mais surtout dans la cour de récréation, estiment les différents partenaires. En conférence de presse, Mme Vallerand a également noté que les parents des jeunes judokas seront invités à évaluer le comportement de leur enfant une fois les sessions complétées.
Si les résultats sont probants, il y a fort à parier que d’autres postes de la SQ déploieront le programme Judo PACCIFIC sur leur territoire.
«Je suis profondément convaincue qu’il y aura des améliorations», a affirmé Marie-Ève Vallerand.
Différents partenaires ont investi 11 000 $ pour que le projet se réalise. Cette somme servira à payer les instructeurs de judo de même qu’à défrayer le coût des judogis (la tenue de combat blanche des judokas).
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