Le Président de la Ligue réunionnaise de Judo met les pieds dans les plats ...
Publié dans l'édition de Témoignage du vendredi 19 janvier 2007 (page 2)
LIBRES PROPOS
GUY-MICHEL Quintin, le Président de la Ligue Réunionnaise de Judo, ne va pas avec le dos de la cuillère dans l’analyse qu’il fait de la situation réunionnaise du Sport en général et du Judo en particulier (lire le “Quotidien” de ce jeudi 18 janvier).
« Les hommes politiques ne nous prennent plus en compte, déclare-t-il en effet tout de go. Ils ont fait d’autres choix, pris d’autres orientations... »
Et il poursuit : « On a pourtant bénéficié d’une époque favorable, où l’on se sentait épaulé par les collectivités territoriales. Mais aujourd’hui ces dernières soutiennent davantage des projets à
caractère ponctuel que des projets globaux comme nous en aurions besoin... »
Et d’enfoncer le clou : « On s’aperçoit qu’il n’y a plus de cohérence entre projets sportifs et projets politiques. »
Tout cela est bien dit et, pour une très large part, exact.
Cependant, j’ose espérer que Guy-Michel Quintin ne vise pas, dans ses propos, tous les hommes politiques. Il peut - et on le comprendrait volontiers - pointer du doigt certains ; tant il vrai que dans bien des ligues, le sentiment qui s’exprime c’est qu’il y a du tirage dans l’air...
Certes, si les pouvoirs publics en général ont réduit les financements consacrés au sport, c’est que d’énormes problèmes leur tombent dessus notamment avec les délégations de compétences élargies sans que la loi de décentralisation n’ait prévu les moyens financiers
correspondants. Et ce n’est sans doute pas fini.
Guy-Michel Quintin n’appartient pas à la catégorie des citoyens de la République qui ignorent que le FRDE a été, par la loi, retiré à la Région et dévolu aux communes, avec une prime substantielle à celles de Saint-Denis, Saint-Paul, Saint-Pierre et Saint-Benoît à cause de leur statut de Préfecture et de Sous-Préfectures. Ce n’est pas rien.
Par ailleurs, les taxes professionnelles perçues auparavant par les communes le sont aujourd’hui par les EPCI, autrement dit par les communautés d’agglomération, c’est-à-dire les intercommunalités.
D’où toute la justesse de la conclusion de Guy-Michel : « J’essaie toujours d’anticiper sur les événements. Tenez, la déconcentration, avec la création de zones géographiques, c’est une des réponses aux nombreuses questions que l’on peut se poser !... ».
Bien vu. Je connais une zone géographique dont les élus se sont attaqués à la question de la compétence sport et de son contenu.
Et Guy-Michel ne l’ignore pas, lui qui est du bon côté du manche : nous avons à mener ensemble, militants du sport et ceux des politiques qui le sentent, un même et difficile mais grand et noble combat, dans l’esprit de cette démocratie participative qui pourrait être ici autre chose qu’un mot. Les EPCI de métropole ne sont pas l’exemple en matière de politique sportive. Ils en sont même des contre-exemples. Nous pouvons, dans notre île, imaginer avec nos
responsables politiques quelque chose de fort, qui s’inscrirait dans le durable et la modernité. Et qui ne soit pas, mais pas du tout, synonyme de gaspillage. Car l’esprit de responsabilité peut venir aussi (surtout ?) des sportifs et de leurs dirigeants. Et ce n’est qu’à ce prix qu’un John Rivière, par exemple, pourrait ne plus se sentir largué...
Si tu me lis, Guy-Michel, peut-être pourrions-nous en (re)parler encore un coup ? ...
Raymond Lauret
Le Président de la Ligue réunionnaise de Judo met les pieds dans les plats ...
Article paru dans Témoignages le vendredi 19 janvier 2007 (page 2)
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