L'école de boxe cubaine est mondialement réputée depuis toujours. La boxe professionnelle n'est pas autorisée dans ce pays et les combattants cubains font des razzias lors des Jeux Olympiques (où ils ont décroché 32 titres et 54 médailles) et aux championnats du monde amateur (54 titres et 109 médailles).
Ce sont deux poids lourds légendaires qui représentent le mieux l'image de la boxe amateur cubaine : Teofilio Stevenson triple champion Olympique (1972, 1976 et 1980) et triple champion du monde (entre 1974 et 1986) et Felix Savon triple champion Olympique (1992, 1996 et 2000) et sextuple champion du monde (entre 1986 et 1997.).
Pour passer professionnel, les boxeurs cubains ont toujours dû fuir leur pays et s'exiler à l'étranger, avec de grande réussite pour quelques uns d'entre eux tels : Kid Gavilan (champion du monde des poids welters entre 1951 et 1954), José Angel Napoles (champion du monde entre 1969 et 1975), ou comme l'ex-champion des légers Joel Casamayor, encore en activité et toujours candidat à un titre mondial.
Aujourd'hui, plusieurs combattants cubains osnt professionnels, mais quatre d'entre eux représentent l'avenir au plus haut niveau, nous vous les présentons :
Odlanier Solis (28 ans, 9-0, 6 KO)Sacré champion olympique des lourds à Athènes en 2004, il fut également 3 fois champion du monde en 2001 et 2003 en lourds puis en super lourds en 2005. Au palmarès de sa riche carrière amateur, il épingle quelques noms ronflants de la boxe. Parmi eux, on retrouve son compatriote et légende olympique Felix Savon (2 victoires sur 3 combats), l’ancien champion WBO Sultan Ibragimov (qu’il bat à 2 reprises) et un certain David Haye qu’il domine 3 fois dont une fois par KO lors des championnats du monde en 2001.
Malheureusement, sa nationalité cubaine ne l’autorise pas à devenir professionnel. C’est pourquoi, en décembre 2006, il déserte le régime de la Havane et accepte le pont d’or offert par Ahmet Oner. Cet Allemand d'origine turque, directeur d'Arena Box-Promotion lui offre un juteux contrat professionnel pour boxer en Europe. Dans le même wagon on recense deux autres champions olympiques : Yan Barthelemy Varela et Yuriorkis Gamboa Toledano.
L’aventure professionnelle de Solis peut enfin commencer. En dépit d’une importante prise de poids, il conserve toute sa vitesse de mains et sa mobilité. Il brille par sa technique et sa grande puissance. Son coup d’œil fait également merveille. les specilistes disent que c'est le nouveau Riddick Bowe. Il effectuera ses grands débuts en Amérique sur HBO au mois de mai.
Yuriorkis Gamboa (26 ans, 9-0, 8 KO)Il accomplit une phénoménale carrière amateur, riche de plus de 400 combats. Son plus haut fait d’arme reste son titre de champion olympique en 2004 lorsqu’il s’impose en finale devant le français Jérôme Thomas. Mais une kyrielle de sommets ont émaillé son palmarès amateur exemplaire. Ses 6 titres de champion de Cuba de 2000 à 2006 peuvent en attester. Sur sa glorieuse trajectoire cubaine, il croisera 3 fois la route d’Yan Barthelemy en finale nationale : 3 combats homériques pour autant de victoires.
Confronté au même veto que ses compatriotes lorsqu’il désire devenir professionnel, il déserte en décembre 2006 alors qu'il est au Venezuela pour s'entraîner en vue des Jeux panaméricains. Ses compagnons d’escapade ont pour nom Solis et Bartelemy.
C’est alors la délivrance et le début de la gloire et … de la fortune. Yuriorkis Gamboa entame sa carrière professionnelle en avril 2007 en Allemagne. Il enchaîne les victoires de manière très convaincante. Son charisme pugilistique et sa boxe spectaculaire séduisent les grands réseaux américains. Il boxe d’abord sur ESPN. Il est ensuite contacté par Showtime. Mais c’est finalement sur HBO qu’il fera ses grands débuts en mai prochain
Boxeur très doué, les comparaisons les plus flatteuses fusent à son endroit. D’aucuns lui trouvent des similitudes avec Meldrick Taylor, d’autres y voient un mélange entre Joan Guzman et Roy Jones Jr !
Ces flatteuses filiations ont pour origine sa fulgurante vitesse de mains, sa technique raffinée et sa force de frappe dissuasive. S’y ajoutent de longues combinaisons de coups très variés et des réflexes hors du commun. Nombreux spécialistes estiment que Yuriorkis Gamboa possède les qualités pour devenir un immense champion.
Les fédérations mondiales ne s’y trompent pas non plus. Après seulement 9 combats, la WBA le classe numéro 3 alors que le WBC le place au 5ème rang.
Yan Barthelemy (28 ans, 6-0, 0 KO)Il est le troisième compagnon « déserteur » de la vague de décembre 2006. Il complète donc le triptyque doré, tous champions olympiques à Athènes 2004. Lui s’est brillamment illustré dans la catégorie des mi-mouches. Légèrement en deçà du prodigieux Yuriorkis Gamboa, Barthelemy n’en possède pas moins l’étoffe d’un futur champion.
Boxeur fausse garde très mobile, il boxe en contre. Il travaille avec des courtes séries de deux voir 3 coups maximum. Seule ombre au tableau : il a conservé son style amateur, nettement moins adapté aux règles de la boxe professionnelle. Cependant, sa défense approximative assortie d’un menton fragile pourrait lui jouer de mauvais tours.
Yoan Pablo Hernandez (23 ans, 14-1, 8 KO)Sa carrière amateur connaît 2 sommets : il devient champion du monde junior des lourds en 2002 puis champion de Cuba des mi-lourds en 2005.
L’année de son titre national, il signe un contrat professionnel avec le promoteur allemand Wilfried Sauerland qui décèle en lui le potentiel d’un champion professionnel. Hernandez réside en Allemagne. Il boxe désormais dans la catégorie des lourds légers. Boxeur très doué, son arsenal technique et son envergure impressionnante sont ses principales qualités. Il rentre très bien dans les combats et se révèle très dangereux dès le premier round. Les références de ses adversaires ayant affronté des champions comme Ismail Abdoul et Mohamed Azzaoui permettent dores et déjà d’établir un parallèle très flatteur en faveur d’Hernandez. Certains observateurs ont cru déceler une condition physique défaillante lors de son combat contre Hector Alfredo Avila : avertissement sans frais puisque la victoire ne lui a pas échappé.
Hernandez est donc aux portes de son premier championnat du monde lorsqu'il affronte Wayne Braithwaite le 29 mars 2008. La WBA le classe alors au 5ème rang. Le combat, disputé pour les titres WBC et WBA d'amérique Latine, est largement en sa faveur, Wayne Braithwaite visitant le tapis au cours de la première reprise. Hernandez se montre alors très suffisant, à la limite de l'arrogance. Braithwaite revient peu à peu dans le combat et renverse finalement la situation en mettant Hernandez TKO à la surprise de tous. Si ceci ne marque pas forcément un coup d'arrêt à sa carrière, les observateurs commencent à emetttre des doutes sur l'avenir d'Hernandez dans une catégorie qui compte une kyrielle de boxeur de l’Est. L’obstacle, s’il n’est pas insurmontable, compte tout de même de grands espoirs comme Alexander Alexeev, Marco Huck, Rudolf Kraj et Alexander Frenkel. Dans ces conditions, Hernandez parviendra t il à rebondir ?