Combat au sol
Lutte traditionnelle réunionnaise « La Croche »

4Focus: Le président de la FILA soutient la Croche

L’expression « La Croche » va bientôt entrer dans les dictionnaires de créole et les ouvrages sur l’histoire de la Réunion, grâce au travail de Jérôme Sanchez et Frédéric Rubio (les auteurs du livre "La croche, lutte traditionnelle réunionnaise) et de Patrick Blanca, fondateur de l’Académie la Croche (à droite sur la 2ème photo, en compagnie de notre doyen, Mr Gauvin, 92 ans !).

Avec un groupe de passionnés, ils ont effectué des recherches historiques afin d’écrire un ouvrage de référence (historique, fiches techniques illustrées et enseignement), mais aussi pour pratiquer à nouveau ce sport « lontan » et le transmettre aux générations futures.

En s’appuyant sur la tradition orale, c’est-à-dire sur les « bibliothèques vivantes » que sont nos anciens (les « gramounes » comme on dit à la Réunion), la mémoire collective a pleinement fonctionné.

La discipline qui avait disparu dans le courant des années 1970, totalement submergée par les sports venus de l’extérieur, est à nouveau pratiquée à l’Académie par de jeunes enfants (à partir de 5-6 ans) et des adultes.

Le passage du flambeau a bien eu lieu

TECHNIQUES
La Croche est une forme de lutte traditionnelle mais contrairement à la plupart d’entre elles, l’action ne s’arrête pas une fois qu’un des deux adversaires est tombé au sol. Il faut continuer jusqu’à ce qu’un des deux se soumette en criant « la paix » ou « arrête », voire en tapant le sol s’il ne peut plus parler.

Les clés, strangulations, compressions, immobilisations diverses sont utilisées, sans usage à des prises sur les vêtements. D’ailleurs, la tenue est simple : un short et un lycra (ou t-shirt) pour limiter les saisies.

 

GRADES

D'après les nombreux témoignages que nous avons recueillis (de réunionnais âgés de 40 ans et plus, c'est-à-dire d'au moins 10 ans au milieu des années 1970), il n'y avait pas de ceintures ou de grades en "Croche".
Quelques rares témoins ont bien parlé de "Gros Bèf" et "Ti Bèf" pour distinguer les bons "crocheurs" des moins bons mais cette pratique était trop minoritaire pour être retenue dans la Codification (Partie II du livre "La Croche -Lutte traditionnelle réunionnaise"). Elle est toutefois citée dans la Partie I du livre : "Synthèse des témoignages".
A l'avenir, si l'on doit adopter un système de grades pour motiver les jeunes pratiquants, on utilisera plutôt celui de notre Fédération de tutelle : la Lutte (FFL au niveau national, FILA au niveau international).

Il n'y a donc pas de "ceinture rouge" en Croche, ce qui sous-entend fondateur d'un art martial. Il n'y a pas de "maître", créateur d'une nouvelle discipline ! Notre travail s'est limité à synthétiser en quelques dizaines de pages les centaines de témoignages oraux que nous avons recueillis depuis début 2003.

 

RECONNAISSANCE

Dès février 2005, la Croche a été reconnue par l'UIPDA (Union Internationale de Pancrace et Disciplines Associées), présidée par Mr Régis Renault, comme "discipline affinitaire".

 

 

En juin 2005, ce fut au tour du Comité Régional de Lutte (CRL de la Réunion), présidé par Mr René Mardaye, de reconnaître officiellement la Croche comme "Lutte Traditionnelle".  

Les prochaines étapes seront au niveau national par la FFL (Fédération Française de Lutte) puis mondial avec la FILA (Fédération Internationale des Luttes Associées), dont le président Mr Raphaël Martinetti a déjà écrit la préface de notre livre.

LA CROCHE DANS LE DICTIONNAIRE

Le dictionnaire "Kréol Rénioné / Français" d'Alain Armand chez Océan Editions (paru en décembre 1987) présente en pages 184-185, le mot : Kros / [la] "croche" avec la définition suivante : sorte de lutte (activité ludique). "Mi rod amoin inn ti dalon : na envoy la kros dann gazon" [Armand] ce qui signifie en français : "Je vais me chercher un partenaire et nous ferons une "croche" dans le gazon.

BILAN ET PROJETS DE L'AS LA CROCHE

MEDIAS
Les anciens transmettent leur connaissance sur la croche à découvrir vite dans la rubrique photos